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journalisme, photos, rugby, musique et voyages

Week-end troyen : l'abbaye de Clairvaux

Dimanche, direction Clairvaux et son abbaye cistercienne. Comptez une bonne heure de route au départ de Troyes.

Les Cisterciens avaient l'habitude de s'installer au milieu de "déserts". Et même si la région est particulièrement boisée, le terme de désert sied bien à Clairvaux. Du bord de la route, on longe une épaisse muraille et on aperçoit des bâtiments au loin. Ce doit être là. Je prends l'embranchement à droite. Pas âme qui vive. Arrivée en haut d'une côte, l'entrée se trouve à droite...

Maintenant je comprends pourquoi on demande la carte d'identité pour pouvoir visiter l'abbaye. Elle n'est pas située à côté d'une prison, c'est la prison qui est à l'intérieur ! {Si je m'étais renseignée un peu je l'aurais su, d'autant que Clairvaux a été rendue célèbre par
Victor Hugo et Badinter. Mais bon, quand je pars en week-end je laisse mon cerveau à la maison...} Dans le café d'en face, les familles de détenus patientent comme elles le peuvent. Le parking lui est plein, mais pas de touristes comme moi.

Nous sommes huit pour la visite. Une guide de l'association Renaissance de l'Abbaye de Clairvaux nous prend en charge. A la boutique, je laisse ma carte d'identité contre un badge, le n°3. C'est parti pour 1h15 de visite.
Ça commence par une petite chapelle dans laquelle on nous retrace l'histoire de l'abbaye : de
Bernard de Clairvaux, à l'époque d'or de l'abbaye, jusqu'à sa reconversion en prison. Une fois le petite groupe pénétré dans la salle, la guide referme à clefs derrière elle. "Je suis obligée par mesure de sécurité". Elle nous fait éteindre les portables et nous rappelle qu'il est interdit de prendre des photos. Pourquoi éteindre les portables alors que le réseau est coupé demande une personne ? "Parce que si un détenu le trouve, même s'il est éteint, il arrivera à s'en servir." Ambiance.

La visite se poursuit par le bâtiment des convers. En pleine restauration, le bâtiment du XIIème siècle accueillait au rez-de-chaussé la cantine et à l'étage, les dortoirs. Plus tard, il sera transformé en prison pour femmes puis en atelier. 

De retour dans la cour, autrefois le lavoir, nous franchissons une nouvelle grille que la guide ouvre et referme à clefs. « Là, au fond, c'est la centrale. Vous pouvez voir le mirador et les filets anti-hélicoptère. » Combien y a-t-il de détenus à Clairvaux ? « 300 », répond la jeune femme. « C'est pas beaucoup », je remarque à voix haute. « Oui, mais si vous saviez ce qu'ils ont fait... ».

 

La prison est divisée en deux : d'un côté le centre de détention (voué à la fermeture selon notre guide), de l'autre la prison centrale. Le centre de détention pourrait dans un avenir proche être récupéré par le ministère de la culture à qui appartient déjà les bâtiments que l'on visite. Mais la guide est fataliste. "Même si on le récupère, on ne pourra pas le faire visiter car il est situé de l'autre côté de la centrale et il est impossible de la traverser." Et si la prison était délocalisée ailleurs, ne serait-ce pas plus simple ? Là encore, la guide fait la moue. "La prison fait vivre 300 familles et dans le secteur, il n'y a pas grand chose d'autre à faire."

Nous pénétrons dans le grand cloître. Transformé en prison, il abrite encore des "cages à poules
" au dernier étage. Deux rangées s'alignent à à peine un mètre du mur. Ceux qui étaient situés côté fenêtres étaient plus chanceux. Les autres avaient le droit de regarder... le mur.
Malheureusement, le bâtiment est dans un triste état. Pour le restaurer, il faudrait débourser la bagatelle de 43 millions d'euros. Trop cher d'après la guide. Du coup, l'ancienne église/réfectoire n'est plus accessible, le mitard non plus. Un jour ou l'autre, tout va se casser la gueule, c'est certain...

La visite s'achève là. On en ressort bizarre. Je ne m'attendais pas vraiment à ça. Mes compagnons de visite non plus.



Du 25 au 27 septembre, se déroulera Le Festival de Clairvaux Ombres et Lumières.


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B
Je vais être franc autant je ne suis pas un fan des blogs des récits de week-ends. Autant j'ai franchement vraiment apprécié l'article sur cette visite... Je vais même être franc, dès que Pénélope a accouché, je pense que j'irai découvrir l'endroit.....
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M
<br /> <br /> hum hum... fille ou garçon ?<br /> <br /> <br /> <br />